Dans le cadre de ses engagements en Afrique, la Fondation Orange a lancé, en 2019, le Prix Orange du Livre en Afrique. Ce Prix répond à la volonté d’œuvrer pour la promotion des talents littéraires africains et de l’édition locale africaine.
Pour cette 4e édition, 57 romans ont été proposés par 39 maisons d’édition basées dans 15 pays d’Afrique francophone. Une première sélection de 6 romans a été faite par 6 comités de lecture réunissant une centaine de lecteurs issus de 15 pays africains.
Un jury international présidé par Véronique Tadjo
Les 6 romans sélectionnés ont été soumis à l’appréciation du jury pour déterminer le lauréat.
Présidé par Véronique Tadjo (autrice, poète et artiste), le jury est composé de personnalités issues du milieu littéraire : Yvan Amar (journaliste Radio France), Kidi Bebey (journaliste Le Monde, éditrice et autrice), Yahia Belaskri (écrivain, journaliste co-fondateur de la Revue Apulée ), Mamadou Camara (nouvelliste et président de l’association « Les vendredis du livre » au Sénégal), Eugène Ebodé (écrivain), Prudientienne Houngnibo Gbaguidi (présidente de l’association des libraires du Bénin, vice-présidente de l’Association internationale des librairies francophones), Nicolas Michel (rédacteur en chef adjoint Jeune Afrique), Nétonon Noël Ndjékéry (auteur), Gabriel Mwènè Okoundji (psychologue et poète), Ariane Poissonnier (autrice et journaliste RFI) et Loubna Serraj (autrice, éditrice et lauréate 2021).
Le choix du jury s’est porté sur le livre de l’écrivain tunisien Yamen Manai, Bel abîme, publié en Tunisie aux éditions Elyzad, lors d’une cérémonie organisée à Dakar.
Véronique Tadjo et les membres du jury ont retenu cette année, Bel Abîme, de Yamen Manai, « un récit d’une grande force s’en tenant à l’essentiel du mot ».
Le texte est structuré tel le long monologue d’un jeune garçon de quinze ans, issu de la banlieue sud de Tunis. Accusé de meurtres, il s’adresse tour à tour à son avocat et à un psychiatre venu lui rendre visite en prison. Entre fureur, rage et passion, le narrateur dénonce la barbarie et les maux qui gangrènent sa société, depuis la cellule familiale ainsi que l’école, jusqu’aux institutions politiques. Il se souvient avec émotion des seuls moments d’apaisement qu’il a connus grâce à l’affection inconditionnelle de Bella, l’amie, la fidèle et douce petite chienne qu’il a un jour recueillie et apprivoisée. Un bonheur qui ne sera hélas, que de courte durée.
« Je lui murmurais que l’un comme l’autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués. »
A propos de Yamen Manai
Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai est l’auteur de quatre romans parus aux éditions Elyzad : La Marche de l’incertitude, 2010, Prix Comar d’or ; La Sérénade d’Ibrahim Santos, 2011, Prix de la Bastide ; L’Amas ardent, 2017, Prix des cinq continents de la francophonie et Bel abîme, paru en 2021.
Lauréat du Prix Orange du Livre en Afrique 2022, Yamen Manai recevra une dotation de 10 000 euros et bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage.