Akinwumi Adesina appelle les investisseurs coréens à se tourner vers l’Afrique

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a appelé les investisseurs coréens à saisir les opportunités d’investissement inexploitées en Afrique, en particulier dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture.

L’Afrique avait le potentiel de devenir l’un des premiers marchés frontières

« L’Afrique est un continent que les investisseurs ne peuvent pas ignorer », a déclaré M. Adesina lors d’un forum d’affaires auquel participaient des chefs d’entreprises coréennes et africaines, des dirigeants d’institutions financières et des ministres.

Le forum se tenait dans le cadre de la 7e conférence ministérielle de la coopération économique Corée-Afrique, à Busan, la deuxième plus grande ville de Corée.

Adesina a souligné que l’Afrique avait le potentiel de devenir l’un des premiers marchés frontières, avec un énorme potentiel dans l’agriculture et les énergies renouvelables.

Un continent d’opportunités, qui n’attendent que d’être exploitées

Le président de la Banque africaine de développement a assuré aux investisseurs coréens que « l’Afrique n’est pas aussi risquée qu’on le dit. C’est un continent d’opportunités, qui n’attendent que d’être exploitées ». Il a cité l’analyse de Moody’s sur les taux de défaillance lors du financement tiers de projets d’infrastructure. Celle-ci montre que le continent africain est mieux classé avec 5,5 %, que l’Asie (8,5 %) et l’Amérique latine (13 %).

La Banque africaine de développement utilise des garanties partielles de risque et de crédit pour réduire les risques encourus par le secteur privé, a-t-il précisé.

Adesina a fait remarquer que le commerce bilatéral entre la Corée et l’Afrique était important et en croissance, mais que son volume devait être amélioré. Ces échanges – exportations et importations – ne représentent que 2 % du total des échanges avec le monde. Cela doit changer, a-t-il dit, compte tenu des énormes opportunités économiques et du potentiel d’investissement en Afrique.

Un marché estimé à 3 500 milliards de dollars

Le responsable a ajouté : « Le montant des dépenses de consommation est estimé à 2 500 milliards de dollars d’ici 2030. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui est la plus grande au monde en termes de nombre de pays, est un marché estimé à 3 500 milliards de dollars. Avec une population de 1,3 milliard d’habitants, dont 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et une classe moyenne dont les revenus augmentent, l’Afrique est le premier marché frontière émergent ».

Il a énuméré plusieurs secteurs qui, selon lui, offrent d’énormes possibilités, notamment l’énergie et l’agriculture, qui devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2030, ainsi que le développement de Zones spéciales de transformation agro-industrielle dans lesquelles la Banque et ses partenaires ont investi plus de 1,5 milliard de dollars dans 11 pays.

Dans le secteur de l’énergie, M. Adesina a déclaré que l’Afrique dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, dont 11 térawatts d’énergie solaire, ce qui représente le niveau le plus élevé au monde, mais dont seul 1 % est utilisé. Avec en outre, 350 gigawatts d’hydroélectricité, dont seulement 7 % sont utilisés, 115 gigawatts de potentiel éolien, dont seulement 2 % sont utilisés et 15 gigawatts d’énergie géothermique, dont seulement 2 % sont utilisés.

Le premier vice-président coréen et ministre de l’Économie et des Finances, Byoung Hwan Kim, a reconnu qu’en dépit des chocs mondiaux, les pays africains connaissaient des taux de croissance plus élevés.

Kim s’est dit convaincu que les possibilités d’investissement en Afrique sont énormes par rapport à celles d’autres continents et a souligné le rôle important du secteur privé dans l’exploitation de ces opportunités. Il a rappelé que la Corée était l’un des pays les plus pauvres du monde, mais qu’elle avait réussi à la surmonter en se concentrant sur les petites entreprises et le secteur privé.

« Nous espérons partager ces expériences avec nos homologues africains », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous soutenons le secteur privé pour stimuler l’investissement et fournir des garanties adaptées aux besoins du secteur privé. »

La réunion a identifié la Zone de libre-échange continentale africaine comme une plateforme pour le commerce et l’investissement mutuels.

 

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